La Ligne MAGINOT est sans doute la plus célèbre des fortifications récentes mais certainement aussi une des plus mal connues. Proche de LONGUYON (5kms), on peut visiter le fort de FERMONT, l’ouvrage important le plus à l’ouest de la ligne MAGINOT.
L’ouvrage de FERMONT comportait un bloc "entrée hommes" et un bloc "entrée munitions", défendus chacun par un canon anti-char de 47 mm ou par un jumelage de mitrailleuses de 7,5mm. FERMONT comportait 7 blocs de combat auxquels on accédait par des monte-charge ou ascenseurs, ou par des escaliers. Chaque bloc était armé, soit de canons de 75 installés dans une tourelle à éclipse de 35 mm d'épaisseur et d'un poids de 265 Tonnes, soit de 2 mortiers de 81 dans une tourelle à éclipse, soit de mitrailleuses dans une tourelle à éclipse.
En 1940, le Capitaine d'active Daniel AUBERT, sous les ordres du Commandant POPHILLAT du fort de LATIREMONT, commandait le fort de FERMONT et ses 792 hommes. Il faut des cuisines et notamment une boulangerie, de l'eau, des sanitaires, des chambres, des foyers, une infirmerie, des bureaux, une prison. Au plan énergie électrique, FERMONT dispose d'une alimentation directe du temps de paix ou d'une alimentation directe assurée par 4 groupes électrogènes de 233 CV, dont 2 suffisent à produire l'énergie consommée.
Le 15 juin 1940, au matin, les allemands envahissent la France par la route de LONGWY-LONGUYON. Aussitôt, FERMONT ouvre le feu de ses canons, obligeant les allemands à se retirer et à passer plus à l’Ouest. Attaqué au canon une première fois le 17 juin, FERMONT résiste et riposte. Attaqué une seconde fois à l’artillerie lourde le 25 juin, FERMONT résistera et ne déplorera qu’un seul mort. Mais, après la reddition de l’état français, le capitaine AUBERT devra remettre le fort aux allemands, quelques jours plus tard. Les casernes LAMY et ARDANT DU PICQ, situées à LONGUYON, ont abrité les 132ème et 149ème Régiment d’Infanterie de Forteresse. Ces régiments étaient chargés de la défense extérieure de l’ouvrage de FERMONT.
Après-guerre, des éléments de la 6ème Légion de Gendarmerie Mobile ont occupé ces casernes.
A ce jour l’ouvrage se visite, grâce à de nombreux bénévoles. Il a également servi de cadre à un film d’action: “Les rivières pourpres” en 2000 avec Jean RENO .